FR / 31 OCTOBRE, 2013 À son ouverture, les yeux de Montréal se fixèrent sur l’œuvre magistrale de Pei et Cobb. Lors de sa conception cinquante ans plus tôt, c’était l’immeuble le plus haut du Commonwealth, et l’un des plus exotiques avec tout son espace sous-terrain – les débuts d’une nouvelle ville sous nos pieds; une façon brillante de se protéger de l’hiver impitoyable de l’hiver Montréalais. Pei et Cobb ont compris que des rails souterrains passeraient directement en dessous de l’immeuble qui dû donc être renforcé pour résister aux vibrations. Par conséquent, l’immeuble est aussi celui qui résiste le mieux aux tremblements de terre. Dessiné en cruciforme pour honorer l’histoire de Montréal, l’édifice évoque aussi le futur, car peu importe l’angle duquel on le voit, sa géométrie parfaite et les surfaces en verre de la base jusqu’au sommet donne l’illusion que le bâtiment au complet est transparent, avec chaque aile reflétant les autres sans faute. Toutefois, sa caractéristique la plus mémorable reste son projecteur, visible à cent kilomètres, qui rassure tout le monde que Montréal est encore là.
Le maire Jean Drapeau baptisa l’immeuble «Place Ville-Marie» en souvenir de la première incarnation de la ville. J’ai toujours cru que c’est la partie de l’horizon de Montréal qui reflète le plus son caractère. Montréal a toujours été un centre pour les pensées politiques qui divergent de la norme, résistante aux idéologies ignorantes peu importe l’élan qu’elles ont acquises ailleurs, prête à apprendre du passé et à introduire le futur au reste de la planète, transparente avec ses opinions basées sur des faits, et se tenant droite comme un phare – accueillant ainsi tous ceux qui ne demandent rien de plus que d’améliorer la façon dont nous vivons ensemble avec ces valeurs communes.
Nous vivons toujours dans son ombre – sa grande ombre – et l’incapacité de remplir cette ombre est une grande injustice pour Montréal, et pour le reste du Canada. J’ai toujours trouvé que les Montréalais – ou les citadins – ont la responsabilité de se présenter en première ligne lors des crises. La première incarnation de cette publication existait dans un moment de crise où les médias ne permettaient aucune critique de l’état. Nous sommes présentement dans une crise similaire, et c’est pour cela que nous sommes de retour. En réalité, nous ne sommes jamais partis. Tout simplement, il semblait que notre société politique avait suffisamment évolué pour que nous n’ayons pas besoin de revenir. Cependant, dans une époque où le Canada craint tellement son propre potentiel qu’il peut mettre un gouvernement fédéral conservateur et un gouvernement séparatiste au Québec au pouvoir, nous sommes plus nécessaires que jamais. Nous sommes là à nouveau pour prouver que le Canada n’a pas à avoir peur de lui-même.
Abhinav Gupta,
Éditeur & Rédacteur-en-chef
EN / OCTOBER 31, 2013 Upon opening, Montreal’s eyes were fixed on Pei and Cobb’s radical masterwork. Mayor Jean Drapeau named it Place Ville-Marie, recalling the first incarnation of the city. At its conception just over fifty years ago, it was the tallest building in the Commonwealth, and one of the most outlandish, with much of its space located underground. These beginnings of a whole other city underneath our feet gave Montreal a brilliant way to keep herself going amidst the unforgiving winter outside. Pei and Cobb realized that the railway would go right under the building and that further reinforcement would be necessary to withstand the consequent vibrations; interestingly, this makes it the most earthquake-resistant building in Montreal. Though designed as a cruciform to honour Montreal’s past, it also calls to the future, as no matter where you stand around the building, its perfect geometry and floor-to-ceiling glass give you the illusion that the building is transparent, with each wing reflecting the others without fail. Of course, its most notable feature remains its searchlight; visible up to a hundred kilometres away, constantly reassuring everyone that Montreal is still here.
I have always found Place Ville-Marie to be the part of Montreal’s skyline that is most reflective of her character. Montreal has long been a centre of political thought that remains independent to the norm, resisting ignorant ideologies no matter the momentum they may have gained elsewhere. Montreal is able to learn from history, and bring great creativity and innovation to the rest of the planet all at once. This city stands as a beacon – beckoning all those who demand no less than to improve the way we live out our lives amongst each other, with a common vision for the future.
We live forever in the shadow of Place Ville-Marie – its large shadow – and the inability to fill that shadow does Montreal and the rest of Canada a great injustice. I have always believed that Montrealers – or all citadins – have a responsibility to take charge in difficult times. The first appearance of this publication was during a time when the media would not let anyone be critical of our political direction. We are arriving at a similar time, and that is why we are back – really, we had never left. It was simply and falsely thought that our political society had evolved such that we need not return. However, in a time that Canada is so afraid of her own potential that she is able to establish a conservative federal government, and a separatist provincial government in the province of Quebec, this publication may be more necessary than ever. We are here, once again, to prove that Canada need not be afraid of herself.
Abhinav Gupta,
Publisher & Editor-in-Chief